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jeudi 23 février 2017

Les Fleurs du Mal


Auteur : Shuzo Oshimi
Editeur : Ki-oon
Genres : seinen, psychologique (pour lecteurs avertis)
Date de parution du dernier tome : 12 janvier 2017 (2 tomes, série en cours)
Prix : 6 € 60

Quatrième de couverture (t.1) : Une ville de province banale, un collège banal, un quotidien banal. Takao élève moyen et timide, se sent enfermé dans ce monde étroit. Il n'a qu'une échappatoire : la lecture. Il est surtout fasciné par l'étrangeté des Fleurs du mal de Baudelaire. Ce recueil est devenu son livre de chevet, tout autant que son moyen de se différencier dans un monde gris où tout le monde se ressemble. 
Il existe pourtant un élément de surprise incontrôlable dans son univers : Sawa, assise derrière lui en classe, refuse toute autorité en bloc. "Cafards !", "Larves!" : elle ne rate pas une occasion d'exprimer sa haine et son mépris, même envers ses professeurs. Crainte de tous, elle est l'élément déviant de la classe. 

Mais Takao préfère se concentrer sur la populaire Nanako. Il ne lui a jamais parlé et se contente de la regarder de loin. Alors quand il trouve abandonnés dans la salle de classe les vêtements de sport de l'objet de ses fantasmes, il ne peut s'empêcher de les ramasser... et de s'enfuir en les emportant sur un coup de tête ! Pas de chance pour lui, Sawa l'a surpris en plein forfait... Avec un grand sourire, elle commence à le faire chanter : s'il ne veut pas qu'elle le dénonce, il doit obéir à ses ordres, même les plus fous !

Notation

Mon Avis ? 

Adolescente j'avais un énorme point commun avec Takao, le héros torturé de ce manga : j'adorais Baudelaire. Même encore aujourd'hui je suis très attachée aux Fleurs du mal, même si ma passion est devenue plus sage avec le temps (Baudelaire a quitté son statut de dieu pour redevenir un homme, ouf !). C'est pourquoi je voyais d'un œil assez critique l'arrivée de ce manga. Forcément le titre a fait mouche, et j'avais une impression assez négative. De plus le dessin mixant entre le réalisme et la caricature de manga n'aidait pas. Du coup j'ai pas mal tourné autour du manga sans oser me lancer dans sa lecture avant d'être finalement poussée par les avis plus qu'élogieux que je voyais apparaître sur la toile. Et c'est une vraie claque que j'ai eu !

Oui, le dessin n'est pas très beau et oui c'est malsain, mais qu'est-ce que c'est bon ! Dès les premières pages, on plonge dans un univers étriqué et violent où le pauvre Takao sera malmené du début jusqu'à la fin, d'abord par sa camarade de classe, Sawa. Mais également par ses pulsions qui deviennent de plus en plus fortes. Son amour à sens unique prend une tournure perverse et on sent le désespoir du jeune homme face à ses actions. A travers ces deux premiers tomes, il y a un vrai début d'évolution des personnages. Et si Takao prend un aspect plus sombre au fil des chapitres, le personnage de Sawa lui prend une apparence plus... acceptable. 

Au début de l'histoire, les personnages et les lecteurs ne comprennent pas Sawa. Vraie anomalie dans la classe, elle peut paraître excentrique voire complètement borderline (sur le plan de la morale). Mais plus elle maltraite le héros, et plus on finit par comprendre son fonctionnement. Takao trouve avec Les Fleurs du mal une façon de s'échapper d'une vie quotidienne trop terne. Sawa, elle, a dépassé le stade où elle s'échappe de son ennui par une passion (la lecture, le jeu...). On comprend alors qu'elle est comme une guide - et que si elle le harcèle ce n'est pas uniquement par plaisir, elle est soulagée de trouver quelqu'un comme elle - pour le héros qui va, peut-être, suivre sa trace pour mieux se trouver, et ce même si sa nature est loin d'être irréprochable. 

Les Fleurs du mal tourmente et son héros et son lecteur. Quant à la scène sur laquelle se termine le tome 2, elle promet de belles frayeurs pour la suite ! C'est un début de série qui donne le frisson et qui devient déjà un coup de coeur ! On a qu'une hâte : être encore plus tourmenté et bousculé par la suite de cette série ! 

Perfect World


Auteur : Rie Aruga
Editeur : Akata
Genres : josei, société, drame, romance
Date de parution du dernier volume : 9 février 2017 (3 tomes, série en cours)
Prix : 6 € 95

Quatrième de couverture : Tsugumi, à 26 ans, est décoratrice d'intérieur. Un soir, lors d'une soirée de travail, qu'elle est sa surprise de retrouver autour de la table Ayukawa, son amour de lycée ! Mais depuis la fin de leurs études, le jeune homme, impliqué dans un accident, est en fauteuil roulant. Certaine que jamais elle n'aura la force (et l'envie) de fréquenter un homme "au corps amoindri", la jeune femme va pourtant sentir quelque chose bouger en elle...

Notation

Mon Avis ? 

Lorsque le premier tome de la série était sortie en librairie, j'avais foncé dessus. J'étais très curieuse de lire un josei où le thème du handicap était mis en avant et je voulais voir comment l'auteur travaillait son histoire. Mais étrangement, alors que les bonnes critiques fusaient sur les blogs et les réseaux sociaux, je n'avais pas été transportée par cette lecture. Le dessin encore timide de la mangaka (première oeuvre !), l'héroïne très (trop ?) candide... l'émotion ne m'avait pas touchée et si j'avais décidé de continuer l'aventure c'était uniquement pour le héros, Ayukawa, que je trouvais tellement courageux.

Le tome 2 m'avait laissée un peu sur ma faim, comme lors du précédent tome, et j'avais été particulièrement outrée par les parents de l'héroïne. Leur étroitesse d'esprit m'ont fichu une claque que je n'ai toujours pas digérée ! Cependant, à la lecture du troisième tome, j'ai commencé à voir un changement. Curieuse d'expérimenter, j'ai donc relu les trois tomes à la suite... et la magie a fini par opérer ! 
L'émotion dont tout le monde parlait, les sentiments forts de l'héroïne et la souffrance du héros, tout prenait corps enfin devant mes yeux et je suis ressortie de cette lecture avec le coeur qui palpitait ! 

Oui, je vois les ficelles de l'histoire sans problème et oui les dessins ne sont pas révolutionnaires. Mais Perfect World est la première oeuvre publiée de l'auteur, de plus le josei, comme le shôjo, est un genre très codifié et à ce jour je ne me souviens pas avoir lu de manga qui se démarquait complètement du genre. Mais le thème du handicap est si bien amené, si bien présenté ! L'auteur ne nous épargne rien de la vie quotidienne difficile de Ayukawa, entre ses soins médicaux et son combat mental. Ici pas de naïveté comme je le craignais au début, pas de volonté bien pensante. L'histoire est dure et le couple de héros souffre. Et on souffre avec eux. Oui, parfois l'héroïne m'agace un peu tellement elle veut rester aimable envers son entourage (particulièrement face à son père) mais j'ai envie de la voir heureuse. J'ai envie de poursuivre cette aventure romantique et amère avec les héros, et de les voir surmonter toutes les épreuves que l'auteur (sadique) mettra sur leur route. 

Perfect World est loin d'être parfait mais pour un premier essai c'est un sacré pari qui promet d'être réussi ! Rie Aruga a encore beaucoup de choses à nous écrire, et j'ai envie d'être là pour les lire !

Takane & Hana


Auteur : Yuki Shiwasu
Éditeur : Kazé
Genres : shôjo, comédie, romance
Date de parution du dernier volume : 1er février 2017 (5 tomes, série en cours)
Prix : 6 €79

Quatrième de couverture : Hana, lycéenne de 16 ans, est contrainte de prendre la place de sa soeur lors d'une rencontre arrangée ! Présentée à l'héritier du grand groupe Takaba, le très séduisant Takane Saibara, la jeune fille déchante vite face à son arrogance. N'y tenant plus, elle lui jette ses quatre vérités à la figure, croyant se débarrasser ainsi de lui. Pourtant, dès le lendemain, Takane lui propose un nouveau rendez-vous, à croire qu'il en redemande ! 

Notation

Mon Avis ? 

Très honnêtement, je me la suis jouée vieille râleuse concernant ce manga. Shôjo (déjà il partait mal), couverture colorée avec une héroïne en uniforme et les cheveux roses... franchement ça partait pas d'un bon pied. Et puis le spitch n'aidait pas : la rencontre entre une lycéenne forcément caractérielle et un jeune homme fortuné forcément arrogant. J'avais l'impression d'avoir déjà vu ce scénario des dizaines de fois. Donc j'ai rapidement tourné la tête pour partir vers d'autres horizons. 
Pourtant, Takane & Hana est revenu plusieurs fois à la charge. Les réseaux sociaux, les vidéos bilan lecture des booktubeurs... on essayait visiblement de me faire passer un message. Du coup, pendant la visite hebdomadaire chez mon libraire de quartier, sans trop savoir comment ni pourquoi les cinq premiers tomes ont sauté dans mon sac. Je n'ai pas eu le temps de comprendre que je les ramenais déjà chez moi et que je me plongeais d'un pas traînant dans la série... Je peux le dire officiellement : je suis une vieille râleuse remise à sa place.  

Déjà c'est drôle. Non pas juste une ou deux fois mais tout le temps. Les deux personnages principaux passent leur temps à s'envoyer des piques pour déstabiliser l'autre. Donnant aux lecteurs des dialogues très rapides et des répliques très bien trouvées ! Hana est une adolescente sarcastique et Takane est tellement hautain que le simple fait de s'excuser le rend physiquement malade (petite nature). J'ai éclaté de rire plusieurs fois durant ma lecture et le côté comique se tient tout du long. Un régal pour la bonne humeur ! 

Ensuite, ce manga joue avec les codes du shôjo. Certes on part d'un duo basique : lycéenne / homme d'affaires, mais bon nombres de stéréotypes sont déjoués au fil des chapitres. Sans trop vous en dire, le simple enjeu de départ : Hana devant mentir à Takane est bousculé dès la fin du premier chapitre. Ensuite, d'autres codes sont ajoutés à l'intrigue et tout de suite rembarrés : le meilleur ami potentiellement rival, la copine de lycée de Takane belle et intelligente, l'ancien meilleur ami de Takane qui a brisé leur amitié, etc... Sans non plus partir dans le pastiche de shôjo, Takane & Hana se démarque par une vision très critique de son auteur. Yuki Shiwasu connaît son public et s'amuse avec lui (il s'agit de la cinquième série publiée de cette mangaka). 

Certes, Takane &  Hana reste un shôjo, on peut se douter de la fin. Mais il reste néanmoins des points qui peuvent intensifier le récit. A commencer par l'énorme différence d'âge entre les héros (Takane à 26 ans et Hana 16 ans) qui commence tout doucement à être abordé de temps en temps. Mais surtout il s'agit d'un shôjo comique. Si sentiments et drama il y aura, ils seront forcément traiter avec humour, et rien que ça c'est une excellente chose. Car si certains titres sont remarquables pour les émotions qu'ils provoquent chez leurs lecteurs, beaucoup de shôjos en font trop niveau violon et larmes et c'est quelque chose qui m'avait toujours rebuté. 

Alors oui, j'ai envie de signer un contrat de confiance avec cette série. Je sens qu'elle me promet de belles crises de fou rire ! Contre toute attente, Takane & Hana est devenu un vrai coup de coeur ! Qui aime bien châtie bien et ce duo décalé respecte ce dicton à la lettre, pour notre plus grand plaisir ! 

lundi 20 février 2017

Jane Eyre


Auteurs : Charlotte Brontë & SunNeko Lee
Éditeur : Nobi Nobi !
Genres : shôjo, romance, classique, adaptation
Date de parution : 8 février 2017 
Prix : 10 € 75

Quatrième de couverture : Jane Eyre est une orpheline recueillie par sa tante, une femme jalouse qui fait de sa vie un enfer. Aidée par le médecin de famille suite à un malaise, Jane va partir dans le pensionnat de Lowood, une école insalubre où le typhus fait beaucoup de victimes. Rescapée de cet endroit, elle trouve ensuite un emploi de gouvernante dans le manoir de Thornfield. Sa rencontre avec le maître des lieux bouleversera sa vie à tout jamais, mais l'indépendance de la jeune femme lui permettra-t-elle d'atteindre ce bonheur longtemps recherché ? 

Notation








Mon Avis ? 

J'ai une affection toute particulière pour le roman de Charlotte Brontë car il fut l'un de mes livres d'enfance. Jane Eyre fut certainement la première grande héroïne qui a marqué mon expérience de lectrice, et quand j'ai appris que les éditions Nobi Nobi ! comptaient publier son adaptation en manga j'étais toute heureuse ! 

La collection "Les classiques en Manga" de Nobi Nobi ! m'avaient déjà permis de me régaler avec les adaptations des Quatre Filles du Docteur March, Petite Princesse Sara ou encore Les Aventures de Tom Sawyer. Cependant le tableau n'est pas parfait car d'autres titres de cette même collection m'ont laissé plus dubitative. Soit à cause du côté trop enfantin donné à l'adaptation soit à cause des styles graphiques auxquels je n'ai malheureusement pas accroché (Les Misérables ou Les Trois Mousquetaires). Alors, de quel côté allais-je pencher pour Jane Eyre, le petit nouveau de la collection ? 

Encore une fois, cette adaptation est très fidèle à l'oeuvre originale et j'ai été heureuse de revoir certains passages oubliés. L'attention portée à la narration, où c'est Jane qui s'adresse aux lecteurs est également très bien retranscrite. Le langage est donc soutenu, avec un vocabulaire recherché mais n'en reste pas moins accessible aux jeunes lecteurs. La certaine mélancolie que j'avais ressenti dès ma première lecture de Jane Eyre est parfaitement reconnaissable avec ce manga et l'ambiance si romantique (autant sentimentalement parlant que littérairement, puisque le roman s'inscrit dans le genre romantique du XIXe siècle) donne une profondeur au récit qui plaira autant aux connaisseurs qu'aux novices du genre ! 

Graphiquement parlant, c'est très typé manga pour jeunes filles. Les demoiselles sont représentées sans défaut, avec de grands yeux lumineux et des chevelures de rêve. Les personnages masculins, même si ils sont peu nombreux ont tous été représentés beaux (même pour le personnage de Rochester qui n'est pourtant pas décrit comme étant un bel homme tout au long de l'histoire) et charismatiques. Mais la dessinatrice a su jouer avec parcimonie du côté stéréotypé car si les personnages sont tous agréables à voir, ils n'en sont pas moins dépourvus de caractère. A leur simple vu, le lecteur peut deviner le rôle important que tel ou tel personnage jouera, et ce avant d'approfondir la lecture avec les dialogues. Ce qui est étonnant c'est de voir à quel point le personnage de Jane peut sembler plus "simple" que tous les autres personnages. Aussi bien représentée enfant qu'adulte, son physique n'évolue pas vraiment et elle peut même paraître assez effacée quand elle partage une scène avec des personnages plus travaillés comme Rochester ou encore Adèle. 
J'ai également beaucoup aimé l'attention porté aux décors où le sens du détail apporte juste ce qu'il faut aux planches, sans pour autant troubler la lecture par un trop plein d'informations. 

Au final je ressors assez satisfaite de cette lecture : heureuse d'avoir retrouvé l'ambiance d'un roman de jeunesse mais pas complètement convaincue par la représentation du personnage de Jane. Ce manga reste néanmoins un très beau titre pour la collection de Nobi Nobi ! qui, je l'espère, continuera de nous régaler avec de jolies adaptations !

lundi 6 février 2017

Riku Do


Auteur : Toshimitsu Matsubara
Editeur : Kazé
Genres : seinen, sport, société (pour lecteur avertis)
Date de parution : 8 février 2017
Prix : 7 € 99

Quatrième de couverture : Pour se venger des coups qu'il a reçus, Riku boxe le corps de son père qui vient de se pendre. Il veut vivre avec sa mère, mais il découvre avec horreur qu'elle est dépendante d'un dealer brutal et sadique. Empli de rage face à toutes ces tragédies, Riku demande à un ancien boxeur devenu yakuza de lui apprendre à se battre pour défendre ceux qu'il aime. L'ex-champion refuse mais l'envoie chez son ancien entraîneur de boxe. Le jeune garçon trouvera-t-il sa voie dans ce sport âpre et violent ? 

Notation







Mon Avis ? 


Attention : les illustrations de cet article peuvent heurter la sensibilité de certains. 

J'avais entendu parler de Riku Do assez tôt sur les réseaux sociaux. Les éditions Kazé commençaient à nous allécher sur son nouveau titre avec quelques miettes savoureuses et j'avais vu passer le manga sur quelques photos instagram. En bref, le titre me faisait bien envie et ce même si la boxe est un sport qui m'a toujours paru très obscur. Aussi je remercie avec beaucoup d'enthousiasme Kazé pour m'avoir envoyé le premier tome ! 

On ne va pas nier les faits, la boxe est un sport violent. Et de la violence il y en a dans les premiers chapitres de ce manga. Le lecteur fait la connaissance de Riku, enfant maltraité, de manière assez singulière. Alors que son père vient de se pendre, le gamin boxe son cadavre pour lui rendre les coups qu'il n'a cessé de lui donner durant des années. A partir de là, le petit Riku va sombrer dans un monde sordide où chaque lueur d'espoir est anéantie. Les lecteurs les plus sensibles devront s'accrocher avec courage pour suivre les pas timides de Riku dans cet enfer. 
Heureusement la vie n'est pas juste cruelle, et l'enfant est pris sous l'aile d'un yakuza ex-boxeur. Ce dernier, voyant tout le potentiel du gamin va l'emmener voir son ancien coach. Un nouveau combat commence pour Riku : parvenir à quitter ce milieu barbare en devenant boxeur professionnel.

Ce manga met un bon coup de poing aux lecteurs dès les premières pages, c'est le cas de le dire ! L'ambiance est rude et les planches sont assez sombres. Physiquement, les personnages ne sont pas gâtés et toutes leur souffrance est parfaitement représentée, au point de donner un certain malaise à la lecture. Le visage déformé de Riku après avoir subi des coups est assez représentatif. Ici, ni les personnages ni les lecteurs ne seront épargnés. 

Graphiquement, le style de Toshimitsu Matsubara n'est pas révolutionnaire. Il nous donne des personnages réalistes, loin des canons de beauté souvent vus dans le manga. La boxe n'étant pas encore représentée officiellement - dans ce premier tome il est plus question de bagarre de rue que de sport encadré - je n'ai pas eu l'occasion d'apprécier la représentation dessinée d'un combat acharné. Mais les scènes de coups de ce premier tome me laissent présager que le mouvement et la suite des enchaînements de boxe devraient être un régal pour les yeux dans les prochains tomes. 

J'ai particulièrement aimé le jeu des regards dans ce manga. Le personnage de Riku n'est pas un grand bavard et beaucoup de ses émotions passent à travers ses yeux, ce qui est joliment travaillé durant tout ce premier tome. 

Riku Do c'est un manga qui heurte forcément le lecteur tant pour sa violence que pour le courage de son jeune héros. Prologue du long combat que va mener Riku pour atteindre le sommet, ce manga promet de belles lectures à venir ! J'en ai déjà le gant de boxe qui frémit d'impatience ! 

Qualia Under the Snow


Auteur : Kanna Kii
Editeur : Taifu
Genres : yaoi, vie quotidienne, sentimental
Date de parution : 26 janvier 2017
Prix : 8 € 99

Quatrième de couverture : Akio Kobayashi et Oohashi Umi sont deux étudiants aux caractères diamétralement opposés. Le premier est passionné par les plantes et préfère leur compagnie à celle des personnes. Le second, est gay et aime enchaîner les relations d'un soir. Tout deux vivent dans le même dortoir et étudient dans la même université. Ces moments passés ensemble vont leur permettre d'apprendre à mieux se connaître et à s'apprécier. Découvrez un récit de tranche de vie empreint de douceur et d'innocence. Une immersion dans le quotidien de deux jeunes en proie aux doutes et aux incertitudes d'une jeunesse qui ne demande qu'à accepter ses sentiments et vivre pleinement sa vie !

Notation

Mon Avis ?

Charmée par le style graphique de l'auteur qui était plus que prometteur avec cette magnifique couverture, je me suis laissée emportée dans ce one-shot sans vraiment savoir de quoi il s'agissait... et j'ai bien fait ! 

Le temps d'un hiver, on voit évoluer l'étrange relation entre Umi, jeune homosexuel qui est prêt à coucher avec n'importe qui mais jamais plus d'une nuit, et Akio, étudiant en botanique introverti qui garde une certaine rancœur envers son père disparu depuis des années. D'abord embarrassé par ce voisin trop extraverti pour lui, Akio va peu à peu accepter l'intrusion de Umi dans son quotidien. Les deux étudiants vont apprendre à se connaître et à s'apprécier entre vacheries et secrets révélés. Loin de toujours s'entendre à merveille, ils vont pourtant finir par devenir colocataires lorsque la pension où ils vivaient est obligée de fermée. 

Impossible de parler véritablement d'amour pour ce yaoi car d'un côté on a Umi qui a eu le coeur brisé et ne s'en est jamais vraiment remis, et de l'autre Akio qui ne s'intéresse véritablement qu'à ses fleurs.  Pourtant, le lecteur ne peut nier qu'il y a une certaine tendresse entre les deux amis. Un attachement maladroit, sans vraiment de nom qui touche le lecteur par sa sincérité. Si l'entourage des héros est un peu perdu par leurs changements, le lecteur lui est attendrie et s'amuse de cette évolution. 
L'auteur nous dresse un portrait doux amer d'une jeunesse en proie aux doutes, aux sentiments contradictoires et aux peines. Sans non plus donner de leçon de morale ou apporter des solutions toutes faites, l'histoire permet une introspection des personnages très bien travaillée, approfondie et recherchée au point qu'arrivé à la fin de ce one-shot le lecteur n'ai pas de sentiment de manque. On partage ici quelques mois de la vie de cet étrange duo et on n'en demande ni plus ni moins. La fin laisse une note d'espoir sans pour autant tout nous apporter sur un plateau. Aux lecteurs d'apporter leurs idées à présent. 

Qualia Under the Snow est un excellent yaoi pour un public attentif et qui aime prendre son temps. Ici pas de grands chamboulements à couper le souffle, juste la vie avec ses questionnements et ses bons moments. Kanna Kii est clairement une mangaka à suivre de  très près !